Graffiti Art Magazine #54 | Février – Mars 2021
Le Street Art, avant tout
ÉDITO #54 | Février – Mars 2021
Le monde d’après se fait attendre… Si la scène Street Art s’active ici et là, elle peine à s’éveiller pour de bon sous la menace du maudit virus. Parions que nos envies collectives et individuelles nous permettront de voir les mois à venir avec joie, sérénité et prévisibilité. Que les festivals, les fresques murales, les foires d’art et les vernissages soient au rendez-vous de l’année 2021 !
Dans l’attente de ces jours meilleurs pour tous, replongeons-nous aux racines du graffiti et du Street Art dans le métro new-yorkais des années 1970 aux côtés des Keith Haring, Dondi, Futura 2000, Phase 2 et consorts. Si les looks seventies ont disparu, le foisonnement créatif persiste sous toutes ses formes : concept, figuration, militantisme, appropriation territoriale…
Après New York et son métro, retrouvons Marseille et son Street Art aux influences multi-facettes et ses quartiers synonymes de créativité toujours renouvelées. Explorons le Panier, la Friche et tant d’autres lieux aux accents et aux saveurs méditerranéens.
Car le Street Art est vivace, Madrid se parera de nouvelles fresques à l’occasion de l’édition 2021 d’Urvanity Art. Le Musée en Herbe se bat pour continuer de nous offrir de belles expositions pour petits et grands. Mais cette vivacité a aussi ses travers. A l’heure de #Mariannepleure, la motivation du recouvrement de l’œuvre emblématique de Shepard Fairey interroge : détournement artistique, revendication politique ou simple opération promotionnelle. La vérité est certainement plurielle…
Pour achever notre parcours, partons à la rencontre des créations narratives d’Ella & Pitr et de leurs géants souvent à l’étroit sur nos murs, de l’univers coloré de Martin Whatson où pochoirs et graffitis se répondent et à celui de Fefe Talavera qui prêche pour une bienveillance universelle et puise son inspiration dans la culture maya. Pour sa part, Kouka brandit ses Guerriers Bantu pour promouvoir l’universalité de la condition humaine. Tandis que Matthias Mross interroge sur nos sociétés modernes à travers ses expériences au quotidien et ses voyages. Pour finir, suivons les joyeux personnages de bandes dessinées de notre enfance et reconsidérons notre relation avec les médicaments au travers des œuvres décalées et audacieuses de Ben Frost.
Le Street Art, tel un bon remède !
Street Art will never die
EDITO #54 | February – March 2021
Here we are, still waiting for the world after… The Street Art scene does not totally sit still, but it has not fully woken up either, constantly threatened as it is by COVID-19. We can only hope that our collective and individual desires will fill the upcoming months with joy, serenity, and predictability. May 2021 be a succession of festivals, murals, art fairs, and openings!
While we wait for better days, it is time to go back to the roots of Street Art and graffiti in the New York subway of the 1970s, with Keith Haring, Dondi, Futura 2000, Phase 2, and co. The fashion of the 1970s is gone but the creativity it spurted very much endures in all its forms: concept, figuration, activism, territorial appropriation, etc.
After New York and its subway, we will take you through the many districts of Marseille as well as its culturally diverse Street Art scene where creativity never sleeps. You will get to discover the Panier district, the Friche and so many other spots that taste of the Mediterranean Sea.
Street Art has not had its last word! Madrid will be wearing new murals for the 2021 edition of Urvanity Art. The Musée en Herbe is fighting to maintain its beautiful programming of exhibitions to an audience of young and old. A tenaciousness that has its downside, too. Faced with #Mariannepleure (#Marianneweeps), many of us wonder why someone covered Shepard Fairey’s emblematic piece: artistic detournement, political statement or mere self-promotion? The truth probably lies somewhere in between.
Our journey will finally take us to the narrative artwork of Ella & Pitr, where giants often feel cramped on our walls, to the colourful world of Martin Whatson who mixes stencils and graffiti, and to the universe of Fefe Talavera, an advocate of universal compassion who draws her inspiration from Mayan culture. As for Kouka’s Bantu warriors, they stand for the universality of the human condition, while Matthias Mross questions our modern societies through his daily experiences and travels. To conclude, Ben Frost’s odd and daring work will reunite us with the joyful characters that populated our childhood comic books and make us reconsider our relationship with pills.
What if Street Art was the cure?